Voyages : Carnet de Bord

silhouette of people riding on camels

La Caravane du Desert

Maroc

2024

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Contexte :

Nadia et moi sommes amis depuis moins d'an an. Nous nous sommes rencontrés dans un cours de dessin sur Lyon, où nous avons sympathisé, réunis par notre curiosité artistique, et nos envies d'évasion ... Tous deux, avons fini par déserté ce cours qui ne nous convenais plus, mais nous sommes restés en contact. Quelques mois plus tard, j'ai eu le plaisir de recevoir un message de sa part, où elle me proposait de participer à un treck en plein désert marocain, organisé par l'UCPA ! Moi qui attendait ce genre d'opportunité depuis des années, j'ai évidement accepté ! Il m'a fallu quelques semaines pour préparer ce voyage, car il représentait un défi et une nouveauté moi : Première fois en Afrique, premier treck d'une semaine, et premier trajet avec l'UCPA ! 

Avant cela, j'avais seulement fait un peu de camping avec ma mère, lorsque j'était enfant, et participé à quelques randonnées, mais rien de comparable. J'ai cependant toujours été un bon marcheur, et comme le niveau annoncé était "facile", je n'avais aucune excuse pour refuser. Le temps de choper tout l'équipement nécessaire à la marche et la survie en pleine nature, et nous voilà partis !

Retrouvez les infos officielles sur le treck et l'organisme ici : 

https://www.ucpa.com/sejour/maroc/paaozzm35-la-caravane-du-desert

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Première étape : Rejoindre Paris !

Nadia et moi avions pris l'option vol inclus dans notre réservation, afin de nous épargner la comparaison et réservation des vols. Nous avions indiqué Lyon comme notre ville de résidence, en pensant décoller de l'aéroport Antoine Saint-Exupéry ! Mais au final, L'UCPA nous a embarqué depuis Paris. Ce qui n'aurait pas posé de problème, si nous ne devions pas nous rendre sur place à 5h00 du matin, soit 2 heures avant le vol ! Dur, mais logique.

Mon amie étant né à Paris, habituée aux transports de la RATP, nous nous sommes rejoins la veille, à l'hôtel Ibis, proche de l'aéroport d'Orly. Nous étions dans le même train, chacun de son côté. En ce qui me concerne, ce trajet fut particulièrement inconfortable : Au départ de Lyon Perrache, le train est évidement arrivé en retard, et le petit bonus surprise : la SNCF avait encore une fois fait n'importe quoi avec l'organisation ! Quand je suis arrivé à quai, les indications incohérentes, et le manque de personnel sur place, ont permis à plusieurs passagers, dont l'auteur de ce texte, de se tromper de wagon. Ce qui fait que nous étions nombreux à ne pas trouver nos places, et donc, à voyager dans l'escalier du train. 

Mais au final, cela m'a permis de faire la connaissance d'une passagère marocaine très sympathique, avec qui j'ai discuté tout le long du trajet. Quand enfin, un contrôleur est passé nous voir, il nous a trouvé des places, qui venaient tout juste de se libérer en première classe. Merci à vous cher inconnu ! J'ai passé le reste du trajet à dessiner l'une de nos voisines au stylo. Le dessin lui a tellement plus, qu'elle a voulu le ramener avec elle ! Mais je garde toujours l'original en souvenir, héhé.

Je ne porte pas Paris dans mon cœur, et mon passage à la capitale n'a pas arrangé mon opinion !

Arrivé sur place, je me tape tout le RER B d'un aéroport à l'autre, car c'est à Charles de gaule que le train nous a déposé ! Après avoir sué en découvrant le prix démesuré d'un ticket unique de RER, j'attend patiemment d'arriver à Antony, la station au sud de la ville. Une indication imprécise me fait sortir du métro pour reprendre un autre transport, et repayer un ticket !!! La RATP, c'est officiel, je vous déteste. Je ne l'ai pas précisé, mais avec l'équipement basique du treck, je porte 12 kilos. Dans les structures non adaptées, ça devient vite gênant !

Arrivé à Orly, après une heure de métro / RER, je traverse l'aéroport dans le froid, et arrive enfin à l'hôtel, où je me pose, crevé. Mais bien sur, pas rester bloqué dans un ascenseur à cause d'un badge défectueux ! N'ayant que très peu dormi précédemment, je m'écroule sur le lit, en attendant ma pote.

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Rdv à 5h00 du mat à l'aéroport d'Orly !

J'ai à peine le temps de prendre un petit déjeuner, que je dois filer au terminal 3, avec mes 12 kilos de bagage. J'embarque une mandarine, et c'est parti. Évidement, c'est pas drôle si tout se passe bien ! Quelques imprévus sont donc venu pimenter notre départ ...

Pour accéder à notre terminal, nous devions marcher dans le froid et traverser la zone du T4, et monter un étage. À peine arrivés, l'endroit est déjà rempli de voyageurs. Nous enregistrons nos bagages, en utilisant les bornes (absolument pas pratiques), au centre du hall (respect au seul employé présent pour aider tout le monde à lui seul). Une fois les valises déposées, et billets validés, on nous renvoie au terminal 4, à l'autre bout de l'aéroport ! Après un labyrinthe de couloirs, j'arrive à la douane, où un groupe de mamies ralentit la circulation. La contrôleuse fouille mon sac à dos pour en retirer un flacon de crème solaire (pas plus de 10 cl on a dit !) et enfin on arrive.  

Oh temps, suspens ton vol

Quand notre avion est annoncé, Nadia et moi nous y posons, afin d'admirer le lever de soleil pendant le vol. Hélas, alors que tous les voyageurs étaient installés, les valises calées, et les consignes données ... nous prenons du retard, et finalement, l'avion ne décolle pas pour des raisons techniques. Avec le recul, je me dit qu'il valait mieux annuler le vol, plutôt qu'avoir une mauvaise surprise pendant le vol. 

Transavia nous a donc embarqué dans des bus, qui nous ont ramenés au terminal 3 ! J'en profite pour sympathiser avec un groupe de 4 touristes (les concernés, si vous lisez ces lignes, merci pour ce petit moment de détente) ... 

Le bus nous dépose à quelques mètres d'un autre avion Transavia, et rebelotte. Peu après, au petit matin, l'avion prend enfin son envol.

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Nous quittons le froid du sol français pour survoler la méditerranée, sous un magnifique ciel bleu et ensoleillé !

Bonne ambiance à bord : j'écoute ma playlist spéciale voyages, en lisant un livre de poche ("La Métamorphose" de Kafka, banger absolu) en admirant les paysages dessinés par les nuages ! Cet avion était plus confortable, et légèrement plus grand que l'avion d'Easyjet utilisé pour Lisbonne (voir dans le post concerné) ... Peu avant l'arrivée, j'en profites pour sympathiser avec mes futurs compagnons de voyages, que je repère à leur sacs de randonnée !

Quand enfin l'atterrissage est annoncé, j'ai le plaisir de voir l'Afrique pour la première fois de ma vie, quelle merveille ! Sous mes yeux, la terre réapparaît dans de sublimes teintes ocres et brunes, le soleil nous réchauffe, et tous les voyageurs applaudissent l'atterrissage. 

Je pose enfin le pied en Afrique, en retrouvant le temps estival dont j'avais besoin. A l'aéroport de Ouarzazate, nous suivons le groupe, et faisons la connaissance de Mustafa, notre guide, qui nous accueille à la sortie. Je retrouve mon sac déposé en soute, qu'un voyageur avait embarqué par mégarde, et ramené. Hmm la belle frayeur dès mon arrivée !

La tête dans les nuages

a narrow alley with a sign on the side of it

Jour 1 : La Porte du Désert ...

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Arrivés à la ville surnommée "La porte du désert", Mustafa nous embarque à l'hôtel RS Karam, où nous passerons la nuit ! Nous sommes une petite dizaine dans la camionnette, mais personne ne se parle pour le moment. Comme toujours quand on débute une activité de groupe.

Sur place, on rencontre nos autres compagnons de route, lorsque Mustafa nous annonce la répartition des chambres. Je fait connaissance avec Antoine, mon coloc pour la semaine, et une fois calé, le groupe part découvrir la ville. Il ne manque plus que deux voyageurs.

Dirham, Tajine, et Cinéma

Notre troupeau se dirige à la banque la plus proche pour échanger nos Euros en Dirham, la monnaie du pays. Beaucoup de commerçants locaux connaissent l'Euro et l'acceptent, mais l'utilisation du Dirham facilite les échanges, et évite de penser à la conversion au moindre achat. Sachant que 1 Euros = 10 Dirhams ... 

Pour notre repas, nous revenons à un restaurent croisé sur notre chemin : La Datte d'Or. Etablissement sympathique, avec des serveurs aimables et une nourriture pas cher de bonne qualité ! Je déguste un excellent Tajine, en découvrant le Jus de Banane (un délice), tout en discutant avec mes compagnons de route. Certains racontent leur expériences de voyages, d'autres partent dans de longs débats sur des sujets de sociétés. Je fait connaissance avec Perrine et Fred, mes sympathiques voisins de table.

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Sorti du resto, j'embarque Antoine, Perrine et Frederic avec moi. Nous sautons dans un taxi, direction les studios de Ouarzazate !

Repéré des semaines avant ma venue, c'était un must absolu pour moi ... Car la ville est un point géographique et économique stratégique pour tourner des westerns, films historiques, et tout autre production se déroulant dans le désert ! Plusieurs films et séries célèbres ont été tournés là-bas (Astérix, La Momie, Game of Thrones, etc). 

Dès l'entrée, nous sommes accueillis par des statues égyptiennes, et une grande fresque murale reprenant une pellicule, alliant des citations et des personnages cultes de cinéma ! Les studios sont organisés comme à Hollywood, avec de grands bâtiments identiques, au milieu d'une cour. En quelques minutes, nous payons notre entrée, et débarquons dans le monde du 7ème art. 

Dès notre entrée, un employé nous invite à sa visite guidée, où nous identifions les films sont tournés ici, et pourquoi la ville est considérée comme le Hollywood africain. Nous enchainons les décors : Pyramides, Marché aux esclaves, Village perdu, Temple tibétain, Planète lointaine, Villa romaine, et j'en passe. Nous marchons dans les pas de nombreux personnages de la culture populaire, en mitraillant de photo. Le guide nous propose même de participer à un mini tournage : Durant un traveling arrière, réalisé par lui-même, une touriste incarne la nouvelle Cléopâtre, et nous ses adorateurs ! Quand viens l'heure de la fermeture, nous partons retrouver notre taxi qui nous ramène au cœur de Ouarzazate. 

Petit conseil si vous voulez visiter ces studios :

Allez y par beau temps ! Car beaucoup de décors sont en extérieur ... Si vous voulez faire la visite guidée (ce qui est mieux, pour une fois), voyez si vous pouvez la faire avec Aziz, un très bon guide. Sinon préférez une visite autonome. Attention, vous êtes ici pour découvrir des décors de cinéma, donc ne vous attendez pas à du Disneyland ou à un parc d'attraction. La structure est intéressante, mais l'immersion a ses limites. Les studios Atlas se visitent comme un musée, et reste un lieu calme, avec peu d'aménagement (ce qui ne nous a pas gêné).

Je vous laisse des liens avec toutes les infos si vous voulez visiter ces studios : 

https://ouarzazatestudios.com/accueil/ 

https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g304018-d589329-Reviews-Atlas_Film_Studio-Ouarzazate_Draa_Tafilalet.html

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De retour de notre virée aux studios, je fait un rapide passage à Maroc Télécom pour choper une nouvelle carte SIM (car mon portable actuel ne dispose pas du système de carte E-SIM, très pratique en voyage) ; FREE ne comptant pas le Maroc dans les pays couverts par son réseau en 2024. Je m'attendais à une structure officielle pour faire cet achat, mais les vendeurs pro m'envoient chez le bureau de tabac voisin pour cela. C'est là que je réalise à quel point l'ambiance générale et les échanges sociaux sont différents de la France : tout le monde dans cette ville (et même dans le pays) est ouvert et engageant ! Chaque personne croisée aime parler aux gens et découvrir l'autre. Après avoir sympathisé avec le vendeur et sa femme, je repars à l'hôtel, en rassurant ma famille. Tout est prêt pour le treck, il n'y a plus qu'à profiter du voyage ... 

Tandis que je me reposais, certains partaient à la pêche aux souvenirs dans les souks, tandis que d'autres se prélassaient à la piscine de l'hôtel. Il est possible que je me sois endormi dans la chambre, car la nuit était déjà là lorsque j'en suis ressorti pour rejoindre le reste du groupe. N'ayant qu'une clé, j'attend le retour d'Antoine, qui m'indique le chemin pour trouver la place où les autres mangent. Je repère ainsi le chemin qui me mènera à un grand souk à mon prochain passage par Ouarzazate, et arrive sur la place, sans trouver les autres. Plus loin, sur la grande place du quartier, Perrine me fait signe de la rejoindre, et nous passons la soirée en terrasse d'un snack, en nous racontant des souvenirs de voyages. Je profite de la fraicheur nocturne pour vagabonder dans les rues, et visiter une petite boutique pleine d'épices, de poudres, et de parfums, avant de revenir à l'hôtel.

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Ce voyage étant mon premier treck, je m'étais bien préparé pour le faire. Même si Mustafa avait bien tout prévu et organisé, nous avions besoins de quelques indispensables, car nous allions partir pour 5 jour de Rando ! Voici donc une petite présentation de l'équipement contenu dans mon petit sac à dos, pour les trajets au quotidien.

Plus d'infos sur mon équipement dans la section "mode survie", située plus bas.

Equipement :

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Parce qu'ils ont tous été d'excellents compagnons de voyage, voici la liste complète des participants à ce treck ! Pour respecter leur volonté de ne pas partager de photos de leur visage, je les ai flouté sur le reste de ce blog, merci de votre compréhension. J'en profite pour les remercier, car grâce à eux, cette page est complétée par leurs propres photos de voyage.

La Dream Team :

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Et bien sur, je mentionne aussi nos supers accompagnants, qui nous ont encadrés durant tous le treck. Notamment Mustafa (un guide en or) et Ibrahim, cuisinier de talent ; ainsi que nos chameliers. 

Sans oublier les dromadaires qui ont porté nos affaires et l'équipement pendant 6 jours !

A propos, pour connaitre la différence entre un chameau et un dromadaire, regardez le nombre de bosses sur le dos. Un chameau en a 2, et un dromadaire, une seule. Tout comme Drodro, notre chouchou qui adore poser sur les photos ! 

L'équipe

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Le 16 Novembre, nous partons pour 5 jours dans le désert ! Pour suivre le détail de notre treck, cliquez sur les canva ci-dessous :

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Vous vous doutez bien qu'on a dû adapter notre mode de vie pour les besoins de ce treck en plein désert. Sans forcément tout vous détailler au jour le jour, j'ai dû faire quelques concessions pour m'assurer un minimum de bien être. J'étais OK avec ça ...

Mode survie :

La douche :

Sans eau courante, j'ai rapidement accepté de me laver au milieu des dunes !

Il suffisait de trouver un coin isolé, caché entre les immenses tas de sable, et si possible, avec un arbre : pour pendre mes affaires. La première fois, c'était en pleine nuit, car l'environnement était quasiment sans relief, mais bien éclairé grâce à la pleine lune. Quelques gouttes de savon multiusage, et de shampoing, le reste de ma gourde pour me rincer, et le tour est joué. Pour me sécher, rien de mieux qu'une serviette microfibre (surtout pas "éponge" !), qui sèche rapidement, dans son étui.

L'hygiène dentaire :

Comme pour la douche, sans eau courante, il fallait utiliser le peu qu'on avait. Vu que ma gourde était réservé à la douche du soir (pour ne pas retarder le groupe), j'utilisais des pastilles de dentifrice à mâcher, et à étaler sur les dents avec la langue. Couplées à un miroir de poche, elles m'ont bien dépanné, mais leur goût était immonde !

Les sanitaires :

Bon je vais pas vous faire un dessin, vous avez compris, c'est comme au camping. On trouve un coin pas trop fréquenté, on creuse un trou, et quand c'est fini, on recouvre. Le papier biodégradable est ensuite enterré, brulé, ou jeté selon les indics des locaux.

La lessive :

Dans un treck plus long, et dans un environnement plus propice, nous aurions probablement fait notre lessive sur la route, dans un sac spécial acheté pour l'occasion ou fourni par l'équipe. Mais comme nous ne marchions que 5 jours, ce n'était pas nécessaire. J'entassais donc mon linge sale dans un sac plastique prévu à cet effet dans mon sac de voyage.

Les vêtements :

J'avais juste prévu assez de sous vêtements et de chaussettes pour un usage quotidien (+ une paire de rechange, en cas d'irritation de la peau, ce que j'ai évité !). Pour le reste, j'avais toujours le même pantalon, et des t-shirt de sport Décathlon, que je changeais 1 jour sur 2. Pour nos passages à Ouarzazate, j'avais des habits de ville passe-partout : Jean + T-shirt uni / Chemise d'été. 

Mais pour la nuit (qui pouvais être très fraiche !), je portais un t-shirt (manches longues) en coton, un pantalon de jogging, couplés à des vêtements thermiques, et parfois un sweat à capuche. Je dormais en chaussette d'hiver, car le sable peut être froid.

Sac à dos :

Pour info : nous voyageons légers, avec seulement un sac à dos lors de la marche. Nos gros sacs de voyages étant transportés et gérés par les chameliers, que nous retrouvions le soir seulement. 

Le premier jour, j'avais utilisé un sac à dos spécial randonneur avec un dossier rigide, anti-transpiration. Mais quelle erreur ! Il m'a dégommé le dos toute la journée. Heureusement, que j'avais emporté avec moi un petit sac pliable et déperlant, que j'ai pu utiliser dès le deuxième jour ! Parfaitement adaptable à ma morphologie, plus léger, et plus pratique pour mettre mes affaires avec ses nombreuses poches.

Pour encore plus de praticité, j'y ai accroché tout le nécessaire avec des mousquetons : Gourde, sac poubelle, casquette, etc ...

Eau : 

C'est simple : sans eau, pas de survie ! Heureusement que l'eau potable était gérée par l'équipe encadrante. Mustafa s'assurait toujours d'avoir quelques jerricans sous la main, assez pour tout le monde. Cette eau était utilisée pour les gourdes, la cuisine, la vaisselle et l'hygiène ... 

Aussi, j'avais constamment des pastilles micro-pur dans mon sac, juste au cas où, afin de purifier l'eau que nous trouvions. Mais l'eau des jerricans était déjà traitée, donc leur usage ne fut nécessaire qu'en fin de treck, où, en pleine traversé de l'Erg, l'eau devint rare. Grâce à cette super gestion de l'eau, je n'ai pas eu besoin de ma paille filtrante, achetée pour l'occasion. 

Tout en veillant à garder un fond de bouteille pour la douche du soir, je la remplissait dès que possible, afin de ne pas en manquer pendant la marche, et en ne prenant que de petites gorgées à chaque arrêt. 

Au début du trajet, j'avais récupéré une bouteille pleine à l'hôtel, qui allait me servir de gourde secondaire, une fois vide. J'ai également profité de notre premier arrêt prolongé (celui avec le chat noir et blanc) pour m'en acheter une à moindre frais.

Pour nous laver les mains avant chaque repas, Mustafa avait disposé 2 seaux à l'entrée de la grande tente : un pour enlever la poussière, l'autre pour nous rincer après application du savon liquide.

Strict nécessaire :

Nous étions venu pour marcher en plein désert ! Il nous fallait donc un minimum d'éléments utiles. Certains utilisaient des bâtons de randonnée, mais je n'en avais pas besoin. Evidement, les chaussures adaptées étaient nécessaires, et j'avais toujours avec moi une casquette, une ou plusieurs bouteilles d'eau, ma trousse à dessin, un livre, des chaussettes de rechanges, un cheich (ou foulard), des mouchoirs, du savon liquide, et des lunettes de soleil (certains de mes camarades avaient pensé à prendre des lunettes anti-uv, comme au ski, ce qui était une très bonne idée).

Je me déplaçais avec une pochette ventrale, que je portais en bandoulière, où je pouvais ranger mon téléphone et mon argent en Dirham. Mon chargeur était dans mon sac de voyage, mais ayant mis mon smartphone en mode économie de batterie maximale, je pouvais passer 48 heures sans le charger, tout en prenant des photos. 

Nadia et moi avions convenu qu'elle pouvait me prêter son chargeur solaire si besoin, et cela m'a bien aidé ! Merci beaucoup.

Pharmacie :

Etant assez anxieux par nature, j'avais emporté une trousse à pharmacie avec tout le nécessaire dans mon sac de voyage. La seule chose que je n'avais pas pu anticiper, c'était les soins pour les piqures de scorpion et morsures de serpent. Mais il y avait peu de risque d'en avoir, car nous partions en hiver, période où ces animaux sont quasiment absents, et n'attaquent pas sans raison. J'avais dans mon sac à dos, quelques antidouleurs, des pansements, les pastilles micro-pur, et surtout, de la crème solaire (indice 50°) ! 

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Jour 2 :

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Ça y est ! L'aventure commence.

Au départ de l'hôtel, un petit soucis pratique avec mon sac de voyage me met en retard, mais je parviens finalement à rattraper le groupe au complet (durant un petit running improvisé à travers les allées). J'embarque, avec les 14 autres voyageurs (+ Mustafa et le chauffeur) dans les minibus ... Nous roulons ainsi pendant plusieurs heures, pour rejoindre H'Hamid. Nous faisons un petit arrêt en chemin pour contempler les montagnes.

Sur la route N°9, depuis les véhicules, nous admirons les dattiers qui composent les vallée du Drâa, dans les immenses palmeraies, qui longent le cours du fleuve. C'est précisément ce qui donne son nom à cette région, où commence notre parcours.

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Le temps de faire une pause, nous nous arrêtons au village de Ouled Otmane. Notre groupe en profite pour prendre un thé à la menthe (boisson très prisée des marocains, et que je vais consommer quasiment tous les jours !) à l'auberge Riad LA KASBAH ... et je le précise parce que j'ai galéré à la retrouver ! L'endroit est très sympathique, et c'est ici que nous avons croisé nos premiers animaux : oiseaux (des moineaux je crois), chien, et chat ! Regardez celui-ci, que j'ai trouvé installé sur une chaise, et qui s'est laissé câliner, pendant que Mustafa nous expliquait la suite du voyage. J'en profite pour acheter une bouteille d'eau, qui me servira de gourde secondaire, en prévision de notre longue marche.

https://lacasbahauberge.over-blog.com/2016/02/auberge-cafe-restaurant-la-casbah-vallee-du-draa.html

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Notre chauffeur fait une nouvelle pause à Zagora, une oasis qui servait autrefois de point stratégique. Fondée au Moyen-Âge par les Saadiens, cette ancienne forteresse servait à contrôler le commerce saharien, et vit naitre cette dynastie, qui s'en servait aussi de point de départ de caravanes. Le temps de récupérer de l'eau et de l'essence, nous en avons profité pour nous dégourdir les jambes. Bien sûr, cela signifie pour moi d'aller admirer la beauté de l'art oriental, car la Grande Mosquée Amzrou m'a tapé dans l'œil ! En m'arrêtant sur la mosaïque entourant ses portes, je remarque qu'un code couleur semble y régner. Je m'empresse de demander à un vieillard local si ces motifs et couleurs ont une signification particulière. J'avais vu juste ! Il me reconduit vers un guide non loin, qui m'en explique le sens. Ainsi, j'apprend que la mosaïque marocaine est née à Fez, et que ses couleurs symbolisent les trésors naturels du pays (vert pour la végétation, bleu pour l'eau et le ciel, rouge pour la terre, etc).

Pour en savoir plus, cliquez ici : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zellige#Signification_des_zelliges

et là : 

https://www.lemarocouvresesportes.com/2024/11/symbolique-des-couleurs-et-des-motifs.html

Ce lieu typique du sud du Maroc cache plusieurs perles secrètes à découvrir ... 

Source : 

https://www.tracedirecte.com/destinations/voyage-maroc/voyage/guides/zagora-maroc/.

Dans la liste des points intéressants de Zagora, citons les courses de dromadaires, le musée des arts et des traditions de la Vallée du Drâa, et le marché qui s'étend sur TOUTE LA VILLE les mercredis et dimanches. Sans parler de tous les spots naturels entourant la ville ! Autre coin traversé mais non visité par notre groupe : la ville de Tamegroute (qui possède la première bibliothèque du désert, avec de précieux manuscrits !) : 

https://sudestmaroc.com/lieux/zagora/tamegroute/

Plus d'infos sur l'histoire locale ici : 

https://ecotourisme.geoparcjbelbani.com/article/goparc-et-tourisme/3/8/1420/zagora-les-merveilles-de-la-valle-du-dra-260-km-de-palmeraie-goparc-jbel-bani  

https://mapcarta.com/fr/Zagora

https://www.melodiedudesert.com/guide-de-voyage/excursion-et-trek-au-d%C3%A9part-de-zagora/

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Toujours sur la route N9, quelque part entre Tagounite et Tamegroute ... Nous nous arrêtons au milieu d'une grande plaine caillouteuse, à proximité de repères pour les autres voyageurs nomades : des tissus aux motifs berbères, marquant l'emplacement d'un arbre, au bord de la route. Mon attention est happée par cette inscription arabe en pierres, à flanc de montagne.

Non sans peine, j'ai réussi à la traduire : عاش جلالة الملك محمد السادس : Vive sa majesté le roi Mohammed VI

C'est là que nous prenons notre 1er pique-nique ! Ibrahim (le cuisinier) avait préparé du poulet aux épices, à mettre dans des Batbouts (petits pains marocains, ressemblant à du pain bagnat), accompagnés de tomates, champignons, oignons, fromages, etc ... avec des bananes en dessert. Lorsque tous le monde est prêt, nous repartons sur les routes. Il ne reste que quelques villages à traverser avant d'arriver à la partie inhabitée du désert ...

Dans un village que je n'ai pas réussi à identifier, quelque part entre Tagounite et M'Hamid El Ghizlane, les véhicules s'arrêtent une dernière fois pour récupérer des provisions. Quelques minutes seulement nous suffisent pour voir la population venir nous rencontrer, comme les curiosités que nous sommes. Le choc culturel est présent ! La plupart des habitants ne parlent ni français, ni anglais. Ne sachant parler Arabe, je ne vais pas plus loin, bien que parmi mes camarades, certains arrivent à communiquer autrement. Pour ma part, je suis pris au dépourvu par la pauvreté des villageois. C'est la première fois que ressens ça en voyage, les locaux rencontrés sont bienveillants, mais je me sens mal à l'aise à cause de mon statut de touriste. Et la suite va pas aider !

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Enfin, nous arrivons aux abords du village de H'Hamid, où nous rencontrons les chameliers, et leurs animaux. Mustafa revêt sa superbe tenue du désert, et nous entamons la marche sur un terrain plat et sablonneux. Le sol est moelleux, comme une plage. Le dépaysement est total, mais nous sommes encore en terre habitée. Car une fois les dromadaires hors de vue, nous traversons le village, bientôt rejoints par enfants du coin. Ils ont probablement l'habitude des touristes, car ils nous accompagnent en riant jusqu'aux champs, parsemés de dattiers.

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M'Mamid El Ghizlane  rassemble en fait 7 petits villages : R’Gabi, Ouled Driss, Bounou, M’Hamid nouveau,M’Hamid ancien, et Ouled Mhya ... construit sous divers influences (arabes, berbères, juives et sahraouis). Autrefois un grand centre caravanier se tenait là, ses ruines sont toujours présentes. Foum-Rjani, une des plus anciennes nécropole proto-historique d’Afrique du Nord était située non loin : l’implantation de la ville remonte sans doute au temps où le Sahara n’était pas encore un désert. Les habitants de M’Hamid sont les descendants des nomades. Ils ont conservé leurs connaissances du désert et des dunes, et une grande fierté de leurs racines. 

Source : 

https://www.marocvoyages.com/village-mhamid-maroc.html

Plus d'infos ici : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%27Hamid_El_Ghizlane

Nous traversons la palmeraie de l'oasis sacrée, en passant donc pas les champs, où poussent des melons sauvages ! Oui oui, de petits melons verdâtre (originaire du sud de l'Afrique) (infos : https://fr.wikipedia.org/wiki/Acanthosicyos_horridus). Nous nous posons à l'ombre d'un dattier, et Mustafa nous fait un petit cours sur le désert, son histoire, sa faune, sa flore (le premier d'une série) ... et je regrette de ne pas avoir noté ses dires. J'apprends grâce à mes recherches que cet oasis fut sauvé par les habitants et les voyageurs adeptes de woofing : Alors que le désert gagnait du terrain et asséchais les terres, les locaux ont creusé des puits manuellement, pour ramener l'eau dans les environs. Ils ont planté des végétaux résistants aux conditions désertiques, et ont placé le tourisme au centre de leur économie. Car M'Hamid est le dernier village avant d'entrer au Sahara, la dernière trace de civilisation avant le royaume des sables. C'est la véritable porte du désert !

Je vous laisse quelques liens pour en savoir plus :

https://oasis-sourcedevie.com/?LieuOasis / https://desert-maroc.com/mhamid-el-ghizlane/

https://saharaespace.com/la-palmeraie/ / https://mapcarta.com/fr/M%27Hamid_El_Ghizlane

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Une fois les derniers dattiers franchis, nous entrons officiellement dans le plus grand désert chaud du monde ! Là où le soleil perce les nuages gris, ses rayons dorés teintent le ciel. Nous passons d'une dune à l'autre, plutôt facilement, vu le faible relief du lieu. Je suis comblé ! Je rêvais de ce paysage depuis mon enfance, et à présent, le rêve devient réalité ! Tout le monde en profite pour photographier le décor, sous le charme de ses couleurs. Après une longue marche, nous perdons tous nos repères, le sable s'étend à perte de vue. Mustafa est comme chez lui. J'ignore comment il se reperd, mais sans boussole, sans portable et sans montre connectée, il nous guide jusqu'à nos tentes, qui seront nos maisons pour la semaine.

Après l'effort, le réconfort ! Nous enlevons nos chaussures et nous installons dans la grande tente, pour déguster un thé à le menthe avec des gâteaux secs. C'est notre premier rituels du soir, qui précède le diner, servi de la même façon. 

Suite à cela, nous avons droit à un temps libre, mais surexcités que nous étions, nous sommes tous sortis pour explorer le coin.

Tout en admirant notre premier coucher de soleil sur le sable africain, nous ne réalisons que maintenant, que nous sommes littéralement au milieu de nulle part. Nous prenons pleinement conscience que nous allons camper dans le Sahara, et qu'au réveil demain, nous ne serons pas dans nos lits douillets en France. Un sentiment général d'apaisement et de plénitude s'installe. Certaines personnes ne pourront pas comprendre cette impression. Marcher là où la nature est reine, voir un paysage préservé de toute activité humaine sédentaire ... c'est indescriptible ! A cet instant précis, je me rend compte du bien que me fait ce voyage. Le Sahara a clairement une bonne influence sur moi. Le désert est littéralement en train de me guérir. 

C'est aussi la première fois que nous prenons le temps d'admirer la beauté des dromadaires, que leur maitres envoient paître non loin. Nous sommes assez méfiants au début, mais les animaux se laissent approcher, et même caresser ! J'ai des étoiles dans les yeux, tout comme Claire, avec qui je partage ma nouvelle passion pour ses créatures, disponible en plusieurs coloris. Mustafa nous apprend qu'ils agissent comme des "nettoyeurs" du désert. Ils mangent tout ce qui est végétal, sauf ces curieuses plantes à fleurs.

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Pour notre premier diner dans le désert, Ibrahim nous sert (ce que je crois être) un couscous ... délicieux, soit dit en passant. Suivi d'un thé à la menthe. Nous faisons le point sur notre premier jour de voyage dans le désert. Mustafa considère nos impressions, et de l'avis général, le bilan est très positif. Notre guide plaisante en ajoutant qu'on commence doucement, avant d'attaquer des zones plus difficiles dans quelques jours. Mais rien de bien méchant, surtout pour des habitués de la marche comme nous. J'adore la récup, qui transforme un jerrican usagé en lanterne de fortune. Nous commençons réellement à nous imprégner du mode de vie nomade, objet notre fascination. Mon imagination s'enflamme en écoutant Mustafa nous raconter ses anecdotes de vie.  Après quoi, je garde les mandarines du dessert pour mon ptit dej du lendemain, ou comme encas durant la marche. On garde nos colloc pour la répartition des tentes, qui se fait un peu au hasard, et j'en profite pour savourer le calme nocturne du lieu.

Epuisé par notre premier jour de voyage, le dos endolori par un sac non adapté à ma morphologie (voir section équipement), et surtout sale (le sable est relativement propre et pur, c'est la transpiration le problème) ... Je me motive à sortir me laver, en mode survie, dans la nuit noire. Je me déshabille à 30 mètres du camp, une dune pour rideau de douche. A la pleine lune, l'air est doux mais frais. Le sol sec et plat, est froid. On y voit parfaitement clair, somme sur une grande scène de théâtre. J'utilise un fond de bouteille d'eau et du savon en mini flacon. Quelques gouttes suffisent. Autour de moi, c'est le silence absolu, j'entend littéralement l'air autour de moi. Savourant un calme bienfaiteur que Lyon ne connait pas. Mon anxiété s'évanouit dans le vent, et je reviens dans la tente.

a pan filled with cooked food on top of a table

J'ouvre une petite parenthèse sur la cuisine marocaine, dont je suis très friant ! Chaque déjeuner et diner, nous gouttions des spécialité du pays, chacune plus savoureuse que la précédente ... mais n'ayant pas fait l'inventaire des menus, je ne rentrerais pas dans les détails. En compensation, voici un lien pour découvrir ces mets : 

https://www.terdav.com/magazine-voyage/les-specialites-culinaires-du-maroc

a piece of white paper with a brown border

Dès le lendemain, nos journées suivaient toujours le même schéma, avec quelques variantes de temps, suivant les zones traversées :

Planning :

Soirée : Jeux et échanges, avant de passer la nuit sous la tente, ou à la belle étoile.

Petit déjeuner dans les dunes. Au menu : pain, miel, pate à tartiner, confiture, café, thé, et parfois du fromage.

Pique-Nique avec des plats typiques préparé par Ibrahim, accompagnés par du thé à la menthe.

Aide au démontage des tentes, et rassemblement des sacs de voyages pour les charger sur les dromadaires.

Randonnée pendant 2 ou 3 heures ...

Sélection de la tente + Temps libre (que j'utilisais pour ma toilette quotidienne, avant de me changer).

Rando jusqu'au début de soirée, où nous retrouvions le camp déjà installé.

Diner sous la grande tente, toujours préparé par notre cuisinier Ibrahim.

a narrow alley with a sign on the side of it

Jour 3 :

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Après une bonne nuit de camping (ma première depuis plus d'une décennie), dans un confort assez spartiate, petit déjeuner dans la grande tente, et on prépare nos sacs de voyage, pour les chameliers. En les aidant comme on peut avec les tentes. Peu de temps après, nous partons à la découverte du désert. 

Notre guide préféré nous arrête en chemin, car il vient de trouver un véritable trésor naturel : des œufs. Les restes d'œufs de serpents ! J'imagine qu'il s'agit probablement de vipère de l'erg, le serpent le plus connus et répandus dans le désert marocain. Un reptile couleur sable, d'environ 40 cm max, qui chasse la nuit, et dors au frais en journée. Peu de chance d'en croiser pour nous, car l'animal hiberne en hiver.

Attention : sa morsure reste dangereuse ! Même si elle est rarissime, et recensée autour d'Agadir - Marrakech. De plus, avant toute attaque, ce serpent émet des signes d'agacement, laissant le temps de s'enfuir. 

En cas de morsure : Restez calme, reposez vous, et contactez le n° 0 801 000 180), et rendez-vous le plus rapidement possible à l'hôpital le plus proche. N'essayez surtout pas de succion, d'incision, de garot ou de scarification.

Source : 

https://www.melodiedudesert.com/2022/05/20/animaux-du-d%C3%A9sert-marocain/

En dehors des oasis, j'avais toujours imaginé (nourri que je suis à la pensée et à l'imaginaire occidental) que rien ne poussait dans le désert, surtout celui du Sahara. Avant d'y aller, je le voyais comme une terre aride, si sèche que rien n'y survit... Force est de constater que je me trompais. Le désert est vivant ! Logique, me direz-vous, sinon comment les animaux du coin pourraient survivre sans eau ni nourriture ? Ok c'est pas la forêt tropicale, mais les faits sont là, la végétation pousse dans le Sahara !

Dans cette zone, grâce à Mustafa, nous identifions des tamaris, des alfas, de l'acheb ... et une plante étonnante sur laquelle je vais revenir dans pas longtemps. Audrey a même trouvé une rose Jéricho ! pour plus d'infos sur ces plantes, voici un petit lien utile : https://www.lamiduvent.fr/flore-et-vegetation-du-sahara/#:~:text=Deux%20arbres%20embl%C3%A9matiques%20de%20la,peuplent%20le%20d%C3%A9sert%20du%20Sahara.

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En marchant, j'aperçois les traces d'un curieux insecte, très rependu dans la région (qu'on a déjà croisé si vous avez regardé les photos précédentes avec attention). Peu à peu, le sable laisse place à de la terre, sèche et craquelée comme de l'argile. Mustafa marque une pause pour nous expliquer que allons littéralement traversé le Drâa, le fleuve qui donne son nom à la région. Sur l'autre rive, nous recroisons nos chameliers, en route pour préparer le repas de midi. Coupant au plus court, tandis que nous faisons nombres de détour pour explorer le coin. Tranchant avec l'aridité du sol, nous avons croisé beaucoup de ces fleurs jaunes (Eruca Sativa ... sur laquelle je reviendrais plus loin dans ce blog). 

Lecteurs, lectrices ... C'est l'heure de la plante mystère ! Oui ! Rappelez vous, la plante que je vous ai teasé il y 3 minutes : Il porte un nom biblique, c'est le végétal le plus toxique du Sahara : "Le Pommier de Sodome", mesdames et messieurs !

Vous voyez cette beauté naturelle ? Avec ses grandes feuilles rondes, touffues et verdâtres ? Nous y trompez pas, cette plante veut votre mort ! Si vous avez le malheur, ne serais-je que de la frôler, au risque d'en casser une partie ... elle va sécréter un suc blanc et visqueux (d'où son nom) à la toxicité plus forte que votre ex... Paradoxalement, cette plante est utilisée par les populations locales de façon très ingénieuse. Notamment pour guérir les animaux, produire du miel au gout de pain d'épice, et dans l'artisanat. Plus d'infos ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pommier_de_Sodome

Notre route se poursuit sur une autre route ! Ces traces avaient dû être faites par d'autres touristes, pendant un raid. Pour ma part, je préfère largement la marche, beaucoup plus écologique. Mais ce qui retint mon attention ce fut, ce mignon petit scarabée, croisé un peu plus loin. Originaire de Namibie, ce cher Sténocara réalise un véritable miracle pour survivre dans le désert. Les pics que vous voyez sur son dos, ne servent pas à se défendre, mais à récupérer l'eau ! En cas d'humidité, l'insecte se positionne face au vent, de minuscules gouttes d'eau s'accumulent sur sa carapace hydrophile, puis s'écoulent jusqu'à sa bouche. 

Source : 

https://lemondeetnous.cafe-sciences.org/2014/03/reserves-deau-en-plein-desert-un-petit-verre-de-brouillard/

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Pour le déjeuner, nous nous posons à l'ombre d'un arbre, au centre d'une immense plaine. Nous savourons le buffet de crudité au menu. Pendant le temps de pause, certains lisent, d'autres dessinent (on a un duo de choc avec Audrey et Nadia) ... J'ai moi même pris le temps de faire un peu d'aquarelle en m'inspirant du paysage. Puis Claire et moi redevenons enfant : Nous voilà parti jouer dans le sable, à faire de l'escrime avec les bâtons trouvés là.

On a à peine le temps de remettre nos sacs à dos, qu'une tempête de sable se lève ! Légère, rassurez-vous ... Cache-cou, Cheich, et masques pour tous le monde ! Il faut protéger nos yeux, et nos visages. Mustafa en profite pour nous apprendre à enrouler les foulards comme il se doit. Je fait quelques shooting au passage, et nous allons braver la mini tempête. L'ambiance change du tout au tout, on reste groupés, avançant dans le silence. J'ai un peu de mal à voir, mais cela ne dure pas. Enfin nous repartons vers les dunes de sable fin, aux reflets orangés. 

Après une bonne heure à longer les petites dunes, nous entrons dans une zone où la végétation se raréfie. Mustafa nous conduit jusqu'à un puit à énergie solaire, qui semble abandonné, bien que de l'eau stagnante s'y trouve. Le terain est tellement plat, que l'on voit des éléments à des kilomètres de distance. Ainsi, j'apprend que le seul bâtiment présent autour de nous, si loin qu'il nous apparait avec la taille d'une fourmi, est en fait une école. Nous repartons ensuite vers le camp, en bravant le vent qui transporte du sable. Mais en enroulant mon cheich autour de ma tête, j'arrive à me créer une protection à la fois légère et efficace. Je ressemble à l'homme invisible (version James Whale), mais le tissu en lin est parfait pour voir à travers les mailles !

Plus que 500 ou 600 mètres avant d'arriver aux tentes. Je croise ce que je crois être un squelette de dromadaire, à demi enfui dans le sable. A l'évidence, soit l'eau de ce puit n'est pas potable, soit la pauvre bête est morte d'épuisement. Les créatures nécrophages des environs ont dû se régaler, car il ne reste rien sinon le blanc des os. Toute autre matière organique a disparu depuis surement des jours, peut-être des mois.

En parlant de bestioles, j'en ai croisé une que je n'ai pas réussi à identifier, et la photo est floue ! Elle ressemble beaucoup à une Galéruque de l'orme, de couleur brune orangée, avec deux tâches noires symétriques sur le dos, et des rayures blanches parallèles à ses flancs sur tout son abdomen. Si vous connaissez cet insecte, n'hésitez pas à me donner son nom, je suis très curieux de savoir ce qu'il est.

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Jour 4 :

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La journée commence avec un sublime lever de soleil ! On se croirait dans l'intro du Roi Lyon, la chaleur dorée de l'astre perçant la terre noircie par l'obscurité. C'est l'avantage de se lever tôt ... Après un p'tit dej dans la joie et la bonne humeur, je décide d'aller photographier notre nouveau chouchou. La mascotte officieuse du treck : Drodro, baptisé par Claire ! Je suis persuadés qu'il nous reconnaissait, car nous lui donnions souvent à manger à la fin des repas. Et mon p'tit doigt me dit qu'il avait envie de poser ce jour là. Comme dab, on laisse nos sacs de voyages, et c'est reparti !

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Je n'ai même pas eu le temps de me laver les dents, que nous reprenons notre route. J'avais prévu le coup heureusement. Une pastille de dentifrice à macher et un miroir de poche dans le pantalon de rando. Je fais ma toilette en marchant. Changement de décor, nous laissons les dunes de côté pour entrer dans le Reg (désert rocailleux sans relief, ponctué des quelques arbres). C'est ce qui se rapproche de ce qu'on imagine en parlant de terre aride, et pourtant, les acacias qui y poussent sont vraiment imposants. Ils sont si développés qu'ils servent de repère pour tous les nomades qui passent ici ... Autre repère, et pas des moindres : L'atlas. Ce célèbre massif montagneux (nommé d'après le titan de la mythologie grecque, qui aurait supposément porté la voute céleste sur son dos ici même !) se trouvait sur notre droite durant toute notre traversée du Reg. Durant ce long trajet, je participe à une conversation très intéressante entre Audrey et Mustafa, sur la notion d'éco-tourisme, et de l'impact du voyage humanitaire ... J'en profites pour questionner notre guide sur la culture du Maroc, et la diversité des peuples qui habitent ce pays.

Petit à petit, et après plusieurs heures de marche, l'erg (désert de sable) revient peu à peu, en même temps que le soleil. Sous la chaleur (température : 22°), je me protège comme je peux, mais commence à regretter les dunes, et l'ombre qu'elle apportaient. Mustafa nous motive comme il peux pour avancer, nous allons bientôt pour arrêter pour manger, au prochain arbre. Avant d'y parvenir, je résous le mystère des traces dans le sable, l'endroit en plein de chenilles ! Autre surprise, ce petit criquet ...

Si vous me demandez un point négatif que je retiens de ce voyage, ce sont les mouches ! Sans hésiter. Nos colloc volantes indésirables nous collaient depuis la veille. Et si j'avais réussi à m'en débarrasser (les chassant durant la tempête de sable), elles sont revenus bien plus nombreuses. Elles s'accrochaient à nos sacs à dos, et voyageais donc avec nous. De base, ces insectes sont aussi inoffensifs que leur compère européen. Mais depuis que j'avais aperçu des mouches vertes (celles qui vont sur les déjections), je refusais qu'elle nous accompagnent à notre pause repas ... pour raison évidente. Cela dit, il suffisait d'agiter la main ou le cheich sur elle pour les chasser. Je devins ainsi un chasseur de diptère hors pair. même si leur présence n'avait pas l'air de déranger mes compagnons de route.

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Durant notre pause déjeuner, qui dure plus longtemps que les autres (pour rattraper le temps de marche supplémentaire) ... tout le monde en profite pour se détendre et se prélasser à l'ombre. Alors que Claire se charge d'aller donner les reste alimentaire organique à Drodro, conseillée par Mustafa ; je tombe sur une petite chenille. C'est son quart d'heure de gloire, car dès qu'on lui a posé un morceau de pomme, elle l'a englouti comme un véritable ogre miniature. On dit que la fourmi n'est pas prêteuse, mais cette chenille non plus ! Dès qu'une mouche est venu gouter à son fruit, la larve s'est figé, en position d'attaque, et lui a mis un puissant coup de boule, en pleine tête ! On a pas revu la mouche depuis ... J'apprend que cette petite guerrière est une larve de Sphinx livournien, une espèce nuisible qui dévaste les champs, et, en tant que papillon adulte, migre au sud de l'Europe.

Ah ce qu'il est taquin ce Mustafa ... Quand épuisés, nous demandons si nous arrivons bientôt au camp, il nous répond qu'aux prochains arbres, nous y sommes. Et justement, ils sont visibles à l'horizon. Vous sentez venir la douille ? Pris d'impatience, je fait la course avec Camille ! Madame ne m'avait pas dit qu'elle venait d'une famille de jogger confirmés ! De plus, erreur de débutant, j'ai sprinté en ligne droite tel une locomotive dans les dunes, oubliant que les montées de dunes me ralentiraient ... Evidement, elle gagne la course, bravo à elle ! Et je décide de finir, pour l'ego. C'est marrant, mais très physique ...

CEPENDANT ... Mustafa avait omis un détail : le camp est derrière la grande dune, elle-même derrière les arbres. La dune en question est aussi haute qu'une petite montagne. Inutile de courir, nous marchons tous en file indienne sur son flanc. Au sommet, nous apercevons les tentes, mais un vent violent se lève. Avec ma grâce naturelle (ironie quand tu nous tiens), j'ai couru dans la pente, mais pieds s'enfonçant à chaque pas dans 50 cm de sable mou.

La météo est contre moi ce soir ! Vous voyez cet arbre ... il constituait une parfaite salle de bain de fortune : non loin du camp, suffisamment isolé pour une question d'intimité, visuellement protégé par quelques dunes, à portée de voix en cas de problème... Je m'installe, me servant des branches comme porte-serviette, ma trousse de toilette suspendue dans un sac plastique. Je me lave comme précédemment, profitant d'un temps redevenu clair ... et à la seconde où je me change pour la nuit, la pluie tombe ! Je retourne donc en caleçon au camp, légèrement agacé, et me change au sec dans la tente. Ca jase dans le voisinage, mais bon, j'ai passé l'âge d'être gêné pour si peu. J'ai des circonstance atténuante votre honneur !

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Jour 5 :

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Je viens de passer ma deuxième nuit à la belle étoile ... et si j'avais anticipé le froid avec des vêtements thermiques, je suis forcé de constater qu'il me tiennent trop chaud. Dès le moment où je repasse à un pyjama en coton, dans le duvet sarcophage o°, le corps apprécie. Je me suis réveillé 3 fois dans la nuit, mais j'ai encore de l'énergie pour la marche ! Heureusement.

Probablement à cause de ma nuit, je reste un peu en retrait du groupe ce matin. Le temps gris quasi constant n'aide pas. J'ai miraculeusement réussi à éviter les ampoule, ce qui n'est pas le cas de Perrine. En revanche c'est la deuxième fois que mes lunettes cassent en plein désert ! Heureusement que Camille a du ruban adhésif avec elle ... c'est bricolé, mais ça tiendra. La marche est plus tranquille que la veille ; rester à l'arrière du groupe me permet d'y aller doucement. Claire et moi discutons de la langue Arabe, qu'elle a commencé à étudier, mais aussi de ses voyages précédents et de la place des femmes au moyen-orient.

Un homme est déjà passé ici avant nous. Je suis amoureux de l'esthétique des empruntes. Idéales pour reconnaître un animal en déplacement, ou pour évaluer la profondeur du sol. Ce petit comparatif entre les pas de l'humain et du dromadaire me fait remarquer que les pieds du camélidé s'enfoncent moins ... l'animal étant parfaitement adapté à son environnement.

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La zone que nous traversons à présent est particulièrement rocailleuse. Le temps d'une pause, Mustafa nous propose de manger quelques dattes qu'il a acheté avant le treck. Elles étaient délicieuses, bien meilleures que celle vendues en France ... Nous marquons plusieurs arrêt en route, et je commence à trouver le temps long. Il y a toujours une bonne entente dans le groupe, mais je crois que les dunes nous manquent. Ce reg n'en finis pas. Je ne l'avais pas réalisé, mais un terrain sans relief + une météo grise + les pierres qui pimentent la marche ... tout cela commence à m'affecter. Même je passe tout de même un bon moment.

Le groupe commence à bien s'éparpiller, il doit y avoir un kilomètre entre les premiers et les derniers de la marche. Mais cela n'a as l'air de gêner Anthony et Camille, qui se dispute le titre du ou de la plus rapide, aux côté de Mustafa.

Dès que le soleil revient nous honorer de sa présence, comme s'il était connecté à notre trajet, un paysage enchanteur apparait. Ici même, en plein reg montagneux, entre le sable et les pierre ... un champ de roquette, à perte de vue ! Cultivées par des peuples nomades, ces plantes sont pollinisées par des abeilles domestiques, dont les ruches sont visible à notre droite. Des abeilles en plein Sahara, je crois rêver ! C'est la bulle de dopamine qui me manquait ...

Après cette longue marche, nous arrivons dans ce que je pense être le "Camp Chegaga Chez le Pacha" ... un lieu de bivouac sédentaire. Autant dire que pour un treck, c'est toujours bienvenu de retrouver un peu de confort avec l'effort. Mustafa nous a gentiment payé des boissons au comptoir, et tous ensemble, nous échangeons sur notre voyage. La fin se rapproche peu à peu. 

Mesdames et messieurs, ce bâtiment est le rêve de tout backpacker / backpackeuse : des toilettes aménagés ! Même en plein désert, on peut trouver des installations propres et spacieuses. Je ne vais pas détailler l'intérieur ... Mais il y avait des douches fonctionnelles ! Ah, ça me démangeait de retrouver une douche digne de ce nom, mais il ne restait qu'un jour de treck avant de rentrer à Ouarzazate. Donc ça ne valait pas le coup. En plus, il nous restait encore un bout de chemin avant d'arriver au camp, tout proche. 

Franchement, je ne me voyais pas faire 30 minutes de marche pour aller me doucher, et revenir sur mes pas pour récupérer le sable évacué. En partant du principe que je ne me perdrais pas entre les dunes.

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Après 30 minutes de marche dans nos dunes adorées, nous retrouvons enfin le camp, Ibrahim et nos chameliers, installé en contre-bas. Nous restons sur notre sommet, à admirer la vue, quand nos super chameliers décident, contre notre gêne, de nous monter le thé et le pop corn ! Des amours, vraiment ... Ainsi nous dégustons tout cela en philosophant, dans l'ombre de la plus grande dune qu'on ai eu à gravir ... Mais notre envie d'aller voir la vue était trop forte.

Nous pensions voir un coucher de soleil depuis les hauteurs, mais le temps ne s'y prêtait pas. Donc après avoir escalé cette immense dune, au risque de me vautrer (et je pèse mes mots, il fallu 20 minutes pour la gravir, en poussant tout du long sur les cuisses !) ... C'est séance photo pour tout le monde ! Je demande à Frédéric, avec son appareil pro, de me photographier pour les réseaux, et je fait de même pour lui. Si sa photo est très réussi, elle est gâchée par ma coupe, cheveux au vents ... Inutile d'insister, vous ne la verrez pas ! Désolé Fred ... Donc à la place, voici un petit selfie au portable. 

Et Claire pendant ce temps ? Elle court dans les dunes, pour rencontrer d'autres voyageurs. Franchement Claire, je t'admire pour ton enthousiasme et ton énergie. Mais comment fais-tu ? Quel est ton secret ?

La nuit approchant, nous nous rassemblons autour du feu, aux côtés des chameliers. L'un d'eux nous met au défi de résoudre un casse-tête : un cheich enroulé sur lui-même à dénouer ... Le foulard passe entre toutes les mains, et ma patience étant de courte durée, je suis obligé de déclarer forfait. L'obscurité nocturne viens nous compliquer la tâche. Même Mustafa ne parvient pas à le défaire, malgré ses efforts. Finalement, l'auteur du nœud le dénoue sous nos yeux en 2 secondes, grâce au bon point d'appui. Notre guide nous apprend que ce casse-tête est en fait une technique d'emballage de produits et provisions, bien connue des nomades berbères, qui s'en servent pour leur trajets depuis des décennies. Probablement des millénaires ...

Après un temps d'échange général, où tout le monde participe, Alysée me fait un cours d'Astronomie. Dans le but d'apprendre à reconnaître les constellations. J'en profite pour lui demander comment repérer la grande ours dans le ciel étoilé ... afin de cibler l'étoile polaire, un guide fort pratique pour de prochains voyage. Sa réponse était satisfaisante, mais hélas je ne m'en souviens pas ... Heureusement, je vous ai trouvé un super lien pour répondre à cette problématique : https://en-cavale.fr/blogs/blog-en-cavale/comment-trouver-la-petite-ourse#:~:text=Cette%20%C3%A9toile%20indique%20toujours%20le,sommet%20du%20ciel%20ou%20z%C3%A9nith.

Il existe aussi des applications spécialisée pour cela. C'est probablement par elles que je passerais la prochaine fois.

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Jour 6 :

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Difficile de choisir un seul jour, comme mon préféré, parmi les 7 qui composent ce voyage, et même parmi les 5 du treck. Mais sans le moindre doute, celui-ci serait très bien placé dans le classement ... 

Jusqu'ici, nous avions vu et traversé nombre de paysage. Mais ce que j'imaginais lorsqu'on me présenta un treck dans le Sahara, se réalisa précisément ce jour-ci ! Et une activité que je voulais faire depuis des années, une idée qui avait germé dans mon esprit, depuis la première fois que j'ai vu ces créatures en photo ... se fit également. Précisément, au moment où je n'y comptais plus. Durant tout le treck, je n'avais osé le demander. Ni à Mustafa, ni aux chameliers. Je voulais seulement profiter du moment présent, sans déranger le groupe pour un caprice éphémère. 

Alors quand Mustafa le proposa sans sollicitation, j'ai sauté sur l'occasion. Vous voulez savoir de quoi je parle ? Rendez-vous plus bas ...

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Contrairement à la veille, le soleil est au RDV, et il ne va pas nous quitter de la journée ! Pour notre plus grand plaisir. Nous prenons le ptit dej au sommet des dunes, et je ne manque pas une occasion de photographier Drodro ... qui pose de ouf ! Mais regarderez moi ça, quel beauté. Ah c'est un pro notre Drodro. 

Nous avançons avec le soleil dans le dos, sous un temps caniculaire. Est-ce que je regrette les nuages gris de la veille ? Absolument pas, j'ai besoin de vitamine pour suivre la file indienne, au sommet des plus grandes dunes que n'ai jamais vu. De plus, la lumière est parfaite pour les photo souvenirs ... de quoi briller sur les réseau. Blague à part, je suis au comble de la joie. La vue est imprenable, et le relief que l'ombre donne à l'immensité du désert est somptueux. Nous croisons le chemin de quelques motards et autres conducteurs de l'extrême dans leur quads. Tandis que pour nous, le mot randonnée prend tout son sens. Rappelez vous de la grande dune du jour 4, ici, toutes les dunes sont comme elle. C'est clairement la partie la plus difficile du treck ! Mais on avance dans la joie et la bonne humour, on chante, on plaisante, on se vanne ... toute motivation est bonne à prendre. Finalement lorsqu'on redescend vers les circuits de rallye, la végétation revient, et le terrain s'aplatit à nouveau.

Au cœur de cette grande plaine, Mustafa et nos chameliers, nous ont dégotté un petit coin à l'ombre, fort sympathique. Nous mangeons, et nous reposons pendant l'heure qui suivit. Avec cette chaleur, c'était inévitable. Je me dévoue pour nourrir Drodro, avant de prendre mon tour de vaisselle. Et oui, tout le monde donne un coup de main. y a pas raison que ce soit toujours les mêmes qui bossent ! Claire et Fanny le font avec moi, l'occasion de rire tous ensemble avec Ibrahim. Tandis que mes camarades lisent, dorment, ou jouent à des jeux de société. Notre tranquillité n'est troublé que par une course de voiture, passant à 20 mètres de nous. Après ça, je me remet à l'aquarelle, mais je n'ai pas le temps de finir celle de mon camélidé préféré, qu'on doit déjà repartir ! Patience mon grand, ça viendra ! T'aura un beau portrait dans mon carnet de voyage.

Comme les jours précédents, qui quittons ne chameliers pour repartir sur les routes, par des chemins détournés. Je ne manque ni d'inspiration, ni d'occasion pour photographier mes compagnons de voyage. Les photos prises ce jour sont assurément parmi mes préférées. Il ne reste plus beaucoup de route jusqu'au camp, où nous arrivons juste à temps pour un défilé de dromadaires.

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Avouez, on est nombreux à vouloir chevaucher un dromadaire ... Dès que Mustafa a traduit la proposition des chamelier, nous autorisant à monter leur camélidés ; j'était comme un enfant un matin de Noël. Claire a le privilège de monter Drodro, mais ma monture est tout aussi bien ... nous faisons le tour des dunes voisines, dans un petit circuit, mais le plaisir est là. Tout le monde y passe, et je trouve un excellent spot pour photographier mes camarades à la lueur du crépuscule. Pour les passionnés d'équitation, monter est un dromadaire c'est plus sportif qu'un cheval ! L'effet montagne russe est présent. J'ai beau m'accrocher au guidon, je suis balancé de tous les côté. Je me contente d'une photo à bord, et profite du moment en lâchant un peu le portable.

Depuis plusieurs soir déjà, nous avons initié un nouveau rituel : une partie de Loup-Garou ! Ce jeu ne se démodera jamais, et nous y participons tous avec joie. Ce soir, nous initions Mustafa, qui accepte enfin notre invitation. La partie se passe bien et le jeu est validé par notre guide préféré. Je crois me souvenir qu'il a évoqué un jeu équivalent, auquel jouent les enfants marocains. Probablement une variante où les loups sont remplacés par des animaux locaux.

Il ne reste plus qu'une chose à faire pour compléter notre to do list ... et cela se passe au sommet des dunes ...

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Au sommet de notre dune, nous avons le monde à nos pieds ... L'astre solaire qui nous a guidé et réchauffé toute la journée s'enfonce dans le sable, loin, si loin de nous, brulant le ciel de son éclat doré. Il est de ces moments, où nul ne sert de parler. Tout ce que nous pouvons faire, c'est admirer ... nous sommes ici, dans le plus grand désert du monde, et nous avons la chance de voir ce spectacle, en sachant que c'est un privilège, et que cette image nous marquera à vie. Ce soir, mon esprit vagabonde, perdu dans les méandres philosophiques. Quand la nuit nous enveloppe, nous redescendons, et nous redevenons humains.

C'est notre dernière nuit de bivouac, notre dernière nuit de treck, notre dernière nuit sous cette tente ... Alors faisons en sorte que ce soit la meilleure ! Mustafa, Ibrahim et nos chameliers ... Tout le monde est invité à notre petite soirée improvisée ! Fêtons notre dernière nuit tous ensemble comme il se doit. La musique envahie la tente, les nomades récupèrent tout ce qu'ils peuvent comme instruments. Les marocains chantent, les français applaudissent tous en rythme, gravant ensemble un souvenir magique.

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Jour 7 :

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Il est là ! Le jour que nous redoutions tous et toutes ... celui qu'on ne voulait pas voir arriver, et en même temps, inévitable : Le dernier jour du treck et le dernier au Maroc, avant le départ du lendemain ! 

Un jour qui sonna comme des adieux, mais qui ne fut pas avare en bonnes surprises, en découvertes et en rencontres. Ce jour fut aussi le plus enrichissant sur le plan culturel, car c'est celui qui se rapprochait le plus de ce que je cherche en voyage ! Si le reste du treck avait été une bouffée d'air frais, ce dernier jour s'annonça comme une légère brise, qui vint combler les manques, au plus profond de mon âme.

Bien évidement, je vais détailler notre itinéraire, notre vécu, et nos trouvailles. Préparez vous, nous entrons dans la phase finale de ce treck. Si ce voyage, devenu mon préféré, était un gâteau ... ce dernier jour en serait la cerise ! Allez, assez tergiversé, allons y ...

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Dernière matinée dans le désert. L'émotion est présente ... dès que nos sacs sont emballés, tout le monde se réunis autour des chameliers pour la photo de groupe. Mustafa, Ibrahim rejoignent le tableau, et même Drodro ! La photo n'aurait pas été réussie sans la mascotte officielle du voyage ... mon camélidé préféré. Chacun de nous fait une photo personnalisé avec notre super équipe, et nous embarquons les sacs dans les véhicules de la cie Treck des Gazelles (le surnom qu'Ibrahim donnait aux voyageuses).

Petite parenthèse : vous voyez ce gros machin rose qui pendouille à la bouche de Drodro, c'est sa langue ! Il nous a fait le coup au moins 10 fois depuis le début du treck et enfin, j'arrive à la photographier. Quel coup ? Me direz vous ... Imaginez la fusion entre ces deux bruits : une cuvette qui se vide bruyamment, et un zombie en quête de cerveaux. C'est le son que produisait Drodro lorsqu'il gonflait et sortait sa langue ... Pourquoi ? Pour attirer les femelles pardi ! Ah il perd pas de temps notre champion ...

J'embarque avec Anthony, Alysée, et Claire dans le véhicule et nous voilà partis sur les routes ! Notre chauffeur commence doucement, avec de la musique rythmé. Nous, en bon touristes que nous sommes, commençons à nous ambiancer. Le volume monte, et le compteur aussi. Convaincu par notre entrain, le chauffeur s'amuse aussi et joue avec le volant. Nous faisons quelques virages sérrés en riant, emporté par l'euphorie du moment. J'ai l'impression d'être redevenu adolescent ... Heureusement que ma mère m'avait parlé de ses voyages au Maroc. Elle m'avait prévenu pour les chauffeur un peu foufou au volant dans le désert. J'ai passé le trajet à m'appuyé sur l'intérieur du toit, pour éviter les bosses au retour ! Mais j'ai adoré ...

Notre premier arrêt se fait au lac Iriki, où des oiseaux migrateurs font trempette. J'avais vu des choses incroyable en plein désert : de la roquette, une école, un puit solaire, des toilettes, mais jamais je n'aurais imaginé un lac à cet emplacement ... et pourtant ! Imaginez vous voir la mer au milieu du Sahara ... C'est l'impression que me fit le "lac magique", qui avait disparu depuis des décennies, ressuscité grâce aux pluies torrentielles (oui ! Les mêmes que celles qui ont revégétalisé l'erg) ; et qui centralise la vie du coin. Mes recherches m'indiquent de bon nombre d'animaux se rassemblent ici ... Nous avons pu voir ce que je crois être des aigrettes ou des hérons. A cette distance, c'est dur à définir. Jadis, il faisait 80km carré, et la pêche y était abondante. Mais suite à l'ensablement naturel de son arrivée nord (le débouché du Drâa), un autre par les nomades pour freiner la prolifération de taons qui ravageaient leur bétail, et un barrage redirigeant l'eau vers Ouarzazate et ses cultures ... le lac s'est asséché.

Retrouvez plus d'infos ici : https://www.voyage-maroc.com/guide-maroc/attraction/lac-iriki ...

Bien sur, je ne perd pas l'occasion de faire la photo touristique basique, avec mes compagnons de route sur le véhicule ... et de poser sur le capot ! Parce que je suis une princesse.

Nous remontons dans les véhicules, direction Foum Z'guid. Je dois cette photo à Claire, monté à l'arrière avec moi (merci ma chère) ... et j'en parle parce que c'est surement ma photo portrait perso préférée de tout le voyage ! 

Nous étions avec deux nouveaux passagers à l'avant : Fred et Florian. Mais l'euphorie du premier trajet était retombé, et sans me lasser, je commençais à m'impatienter. Quand on a marché en plein désert pendant 5 jour, prendre un véhicule sur une longue durée peut s'avérer légèrement frustrant. Cela dit, il nous aurais fallu au moins 2 jours pour traverser à pieds, ce reg qui avait l'air de ne jamais finir. 

J'admets que je ne suis qu'à moitié rassuré dans cet engin à la sécurité relative, mais c'est ça aussi l'aventure cher Loïs !

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Notre chemin nous guida jusqu'à un oasis que je n'arrive pas à identifier. Je suppose qu'il est proche du village (le seul encore actif dans la région Irika) de Zaouiat Sidi Abdenabi ... Nous nous trouvons sur des ruines, probablement celles un village qui fut recouvert par les eaux, et possiblement déserté, comme tant d'autre, afin que ses habitant trouvent du travail dans les grandes villes. Suivant Florian vers les restes d'une construction en hauteur ... j'arrive au niveau de ce que mes recherches qualifient d'ancien Ksar (fortification servant à protéger un village ou commune), car positionné en hauteur. Quoi qu'il en soit, l'endroit est sublime, et immense. Mais pas le temps de l'explorer, nous devons reprendre la route pour rejoindre la ville.

Source : https://www.desertfoumzguid.com/post/le-parc-national-d-iriki

Dès notre arrivée à Foum Zguid, les chauffeurs nous posent à quelques mètres du restaurent Chegaga, où Mustafa nous invite. Nous mangeons des petites salades d'olives en entrée, puis des grillades, du riz, quelques carottes cuites et es keuftés ! Etant d'origine arménienne, je suis ravi de retrouver un plat de mon enfance en plein voyage, et m'empresse de le faire découvrir à mes voisins de table. Peu de temps après, une dizaine de chats errants viennent se frotter à nous pour obtenir un don de nourriture. Claire et moi étant très attachés aux animaux, nous leur en donnons discrètement. Même si l'un d'eux se montre assez impatient et manque de la griffer. Alors que je termine mon assiettes, une chienne vient me voir avec des yeux de chien battu. Je lui donne le dernier bout qu'il me reste ... doucement. Elle le mange délicatement, puis me réclame des câlins. Je regrette de ne pas avoir le nécessaire avec moi, car la pauvre bête a une tique sur son flanc.

Parmi tous ces animaux, il y en a un qui se montre plutôt discret. Pauvre petit, littéralement écrasé par les autres, sans aucun moyen de se nourrir. Ce chaton tigré gris devait avoir été abandonné récemment, car il n'arrivait même pas à réclamer, empêché par les plus grands. Il se contentait de rester en boule dans son coin. Mais Claire est maline, et lui a gardé un morceau, rien que pour lui. Le petit le savoure, mais il ne réclame pas de nourriture ... Il a besoin d'affection. Nous nous sommes tous les deux installés à même le sol, et l'avons pris sur nous le temps que nos camarades terminent leur repas. Il ne nous lâche pas ; ronronnant et montant sur nous pour avoir des câlins. La situation ne me le permettait pas, mais je regrette tout de même de ne pas l'avoir ramené avec moi ! Ce chaton était une véritable peluche ... et il me manque terriblement.

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De retour dans nos véhicules, nous poursuivons notre route jusqu'à Talouste, où nous découvrons l'art des tapis berbère, dans le magasin de l'association Iklane. Les allée de cette commune sont ponctuée de touches bleutées autour des portes et fenêtres, ce qui me rappelle vaguement l'esthétique de Chefchaouen ... même si je n'y suis jamais allé.

Nous sommes accueillis par deux vieilles femmes, occupées à tisser des tapis à la main, tandis que l'homme en robe noire, nous fait le tour de la boutique, présentant ses produits. Mustafa nous explique que les achats ici permettent de soutenir l'association, et de donner du travail aux femmes des environs. J'ai beau fouiller, je ne trouve pas de tapis à mon goût, dommage. Pour me faire pardonner, je vous partage leur compte Instagram : https://www.instagram.com/association_iklane/

Voulant suivre l'exemple de Perrine, Sadia et Claire (que voulez-vous ? Je m'inspire des meilleurs) ... Je m'installe avec les tisseuses et tente d'apprendre à tisser la laine. La dame en noir me montre comment faire, la pratique est assez difficile pour moi. Cela l'amuse, tant mieux, mais je manque un peu d'entrainement. 

Mon attention se porte ensuite sur les motifs et les couleurs des tapis. Je me souviens qu'à l'aller, on m'appris la symboliques des couleurs dans la mosaïque marocaine. Il doit y a voir un système équivalant pour les motifs berbères. J'ai vu juste ! L'homme en noir m'explique que, ces tapis étant tissés par des femmes exclusivement (selon la tradition) ... celles-ci les utilisent comme support de narration pour raconter leur histoire ! Les motifs et couleurs leur servent de langage. Elles peuvent ainsi témoigner de leur vécu, tout en exprimant leur créativité. N'allez pas croire qu'elles parlent de choses futiles, beaucoup de ces femmes ont des situations précaires et de graves problèmes de pauvreté. De plus, chacune d'elle a un style visuel particulier, comme tout les artistes ! Pensez y lors de votre prochain passage dans les souks.

Pour en savoir plus sur l'art des tapis berbères et de leur tisseuses, voici un petit lien :

https://sudestmaroc.com/histoire-femmes-taznakhte-brodee-sur-metiers-a-tisser/

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Nous sommes enfin de retour à Ouarzazate ! Après un bref passage à l'hôtel Karam (pour y récupérer les affaires laissés sur place comme prévu par certaines de mes camarades) ... Mustafa et Ibrahim nous accompagnent jusqu'au nouvel hôtel : Le Fint. Qui est beaucoup plus luxueux et d'une beauté saisissante. J'ai d'autres priorités, mais je sais bien que je finirais par l'explorer tôt ou tard. La vue depuis la chambre est très sympa, mais pas le temps d'en profiter. Je meurs d'envie de prendre une douche, comme mes compagnons, mais je dois filer. Les souks m'attendent ...

Ma mission était simple : trouver 3 souvenirs ... pas pour moi, mais pour mes parents, et 1 pour Alex, mon ex coloc, que vous connaissez si vous avez lu mon blog sur Lisbonne. J'étais déjà allé à l'Ouest de l'hôtel Karam à l'aller, donc je suis allé à l'Est. Je me dirigeais vers les grands souks, quand un vendeur âgé m'a invité poliment dans cette boutique. L'extérieur ne paie pas de mine, mais l'intérieur est une véritable caverne d'Ali baba ! J'ai été traité comme un roi par le gérant et son fils. Et après négociation, j'ai acheté 2 trésors chez eux ... en y mettant la majorité de mes dirhams restants. Pour les remercier d'avoir baissé leur prix pour moi, je leur ai offert quelque chose qu'il ne trouveront nulle part ailleurs : un portrait du gérant, dessiné par moi-même, en direct. Je recommande cette boutique à 100%. Tant que vous êtes respectueux, vous y trouverez forcément votre bonheur.

Allez cette fois c'est la bonne ! Je rentre ravi à l'hôtel Fint, avec le dromadaire miniature en noyer (للأم) et l'échiquier sculpté de voyage (للأب) ... à peine posés dans mon sac de voyage et emballé soigneusement. Que je reçoit une invitation de mes camarades pour aller avec eux dans les souks ! Les grands, ceux que visais en priorité ... en plus il me manque encore le souvenir pour Alex. Et rebelote, je repars les rejoindre. Le temps de retirer quelques dirhams au distributeur, je fait ami ami avec un chien errant en manque de câlins. L'animal m'accompagne dans mes déplacements, et si cela ne me gêne pas, j'ai peur qu'il me suive jusque dans les souks, où les locaux risquent de ne pas apprécier. Finalement au bout de quelques minutes, il s'en va.

Je crois que les souks sont ma partie préférée de cette ville ! J'adore les allées labyrinthiques du centre ville, où notre œil se perd constamment sur un trésor caché ou un objet insolite. Heureusement que je j'arpente les lieux avec un but précis, car si je vivais là, j'aurais surement remplis 3 sacs avec le contenu des stands. Je cherchais une petite sculpture en bois pour Alex, en forme de dromadaire si possible ... Et même s'il a fallu un peu chercher, j'ai finalement trouvé mon bonheur. Nous nous sommes séparés en binômes. Avec Sadia, j'ai trouvé une boutique souvenir qui vendait exactement cela. Le commerçant avait des prix très abordable pour les petits objets, mais pas de mini dromadaire en vue ! Je demande au vendeur s'il a des oiseaux en bois, et avec un grand sourire, il me demande d'attendre, mais laissant seul dans sa boutique. J'admire sa confiance, jamais un français ne ferait ça ... 2 minutes plus tard, il revient d'une autre boutique, avec une chouette sculptée en bois ! Mission accomplie.

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En attendant que les autres binômes nous rejoignent, nous nous sommes rendus au point de RDV à l'entrée des souks. Peu à peu, le groupe s'est reformé, il ne manquait plus que 2 voyageurs. Anthony et Camille avaient 15 minutes pour nous rejoindre, avant que nous allions tous voir Mustafa dans un restaurent local. Guidé par ma curiosité, je suis entré dans un restaurent, attiré par les tableaux qu'il exposait. Cher Rashid, si tu lis ces lignes, sache que j'adore ton travail !!! Finalement, nos 2 compagnons sont revenus à temps, et nous remontons les rues tous ensemble pour rejoindre Mustafa.

Depuis mon premier passage à Ouarzazate, la semaine passé, je suis passé 3 fois devant ce magasin. Mon regard est irrestiblement attiré par les masques orientaux ... C'est décidé, si je reviens ici un jour, j'entrerais dans cette boutique. Mustafa nous fait découvrir le restaurant Douryia, qui nous propose divers plats typiques. Hélas j'ai déjà beaucoup dépensé pour ce voyage, et les prix ne sont pas donnés. Je décide donc de ne prendre qu'une entrée ... Mais quelle erreur ! Tout le monde ... et je dit bien TOUT LE MONDE est servi avant moi, alors qu'on a plusieurs menu avec entrée, plats, desserts. Très franchement, ça ne m'aurait pas énervé si je ne tombais pas de fatigue. Quand après 1 heure d'attente (pour une salle non remplie hein) le serveur m'amène ma commande, je découvre une mini portion qui ne passerait même pas pour l'apéro en Europe ! Que je termine rapidement (trop rapidement). C'est limite, si je ne verse pas une larme de désespoir ... Et là, Claire à la rescousse ! La meilleure ... Madame ne finit pas sa semoule, car il y en a trop. Elle me l'envoi, et ainsi chacun mange à sa faim. Pris d'un besoin naturel soudain et puissant, je m'excuse auprès de Mustafa, prétexte un sommeil soudain ; me dépêche de payer ma part et cours à l'hôtel. Là-bas, j'en profites pour prendre la douche la plus chaude et relaxante de ma vie ! Enfin !

a narrow alley with a sign on the side of it

Retour en France

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Après un bon petit déjeuner à l'hôtel, je profite du beau temps pour faire quelques photos matinales. Nous ramenons nos affaires dans le hall, où nous retrouvons Mustafa, qui nous conduit à l'aéroport. Un guide en or massif, vraiment ! Jusqu'au bout ... C'est l'heure des premières séparations : Plusieurs d'entres nous restent à l'hôtel, puisqu'ils et elles, repartirons par l'aéroport de Marrakech. On règle les derniers comptes, on s'échangent les contacts, et on se claque la bise. 

Nous arrivons à l'aéroport, et c'est au tour de Mustafa de nous dire au revoir ... Adios, tu nous manqueras, et merci pour tout ! Claire, Florian, Frédéric, Alysée, Antony, Sadia, Nadia, Fanny, et moi-même somment ensemble pour ce trajet. Nous prenons le temps d'enregistrer nos valises, et évidement j'ai droit à des complications. Vive ma chance légendaire.

Alors, dans l'ordre chronologique : l'agent d'accueil m'oblige à enregistrer mon duvet (accroché à mon sac de voyage via des mousquetons) en bagage supplémentaire imprévu. La douane, qui contrôle les voyageur à l'œil (c'est vrai, j'ai une tête de gangster) me refait passer par le scanner, sans ceinture et sans chaussures. Les chaussures de marche oui, les bien reloues (avec tous les lacets là !). ça traine aux postes administratifs. Finalement, je rejoins mes compagnons de route dans la salle d'attente, qui sert de quais d'embarquement. 

L'avion étant annoncé avec du retard au départ de la France (quelle surprise), à cause de la météo, nous patientons dans cette salle en jouant, lisant et discutant. A cause de ce même retard, mon trajet retour Paris-Lyon est compromis, et je galère à me trouver un bus ou blablacar, car les trains reviennent trop chers. Finalement, je repère un Flixbus (oui les mêmes que pour mon retour de Barcelone !!!) que je réserve, avant d'aller chercher de quoi grignoter. Si vous passez un jour par l'aéroport de Ouarzazate, sachez que niveau commerce, c'est pas ouf, à peine de quoi se sustenter. Rien de grave en soit, mais faut le savoir si, comme nous, vous n'avez pas anticipé le repas. Sur place, je recroise les 4 touristes de l'aller, toujours aussi enjoués.

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Notre avion enfin arrivé, nous rejoignons la file d'attente au milieu de la foule, patientant dehors à la douce chaleur de l'hiver marocain. Une fois installé, Anthony, à ma droite, fait une petite sieste, tandis que je sympathise avec une grand mère adorable, qui est aussi artiste (mamie fait du tricot ... et du bon !). Après une petite session aquarelle, l'appareil survole le sol européen, et nous redescendons sous le ciel gris. Quelques légères secousses, l'atterrissage se passe bien.  Orly nous voici ! 

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À Orly, c'est le choc thermique ! Il fait O° et le vent du nord vient empirer la situation. Bien évidement, je ne m'étais pas changé dans l'avion, et débarque en chemise d'été sur le sol français. Le temps de récupérer nos valises et de nous dire au revoir ... je me retrouve seul à attendre un bus hypothétique, qui me ramènera à Lyon à 2h00 du mat !

Le temps de me commander un taxi, je rassure mes proches ; je me change, me prend de quoi faire un repas, et part en repérage. Et j'ai bien fait, car l'arrêt de bus étant à l'extérieur de l'aéroport, j'enrage marchant seul dans la nuit pendant 20 minutes (pour rappel : le froid + la fatigue + 12 kilos sur le dos). Evidement, c'est très mal indiqué, mais un employé croisé sur un parking m'indique la bonne direction. Quand enfin j'y arrive, je me réfugie à l'hôtel Ibis (le même qu'à l'aller) et patiente dans le hall, épuisé.

2 minutes avant le départ, je retourne à l'arrêt et y trouve 2 touristes espagnoles perdues. L'une ne parle pas français, et l'autre est à deux doigts de paniquer. De ce que j'ai compris, elle attendaient un bus d'une compagnie espagnol, qui était en retard. J'essaye de joindre cette compagnie mais n'y parviens pas. Lorsque je vois mon bus arriver, je leur conseille (en anglais) de rejoindre l'hôtel Ibis pour profiter du wifi et trouver une solution ; et j'embarque enfin. 

Sur les routes, dans la nuit, je repense alors à ce merveilleux voyage en Afrique, lointain, inspirant et irréel ... comme un doux rêve qui s'estompe. Tandis que les lumières de l'autoroute défilent, je savoure les 6 heures de trajets avec mon ami YouTube ! 

Quand enfin je rentre sur Lyon, aucun doute possible ... c'est froid, sale, bruyant ... Avec un léger retard, le taxi arrive à Perrache, et me ramène enfin chez moi, où j'ai comaté comme jamais auparavant.

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Malgré quelques petits couacs à Paris à l'aller et au retour, ce voyage est, et restera longtemps, mon préféré ! Dès mon retour en Europe, je repensais déjà à cette merveilleuse expérience, en songeant à tous les trésors qu'il me restait à découvrir. Dans les rues de Ouarzazate, dans les villages, au cœur de la palmeraie, ou au milieu des dunes ; chaque instant de ce treck fut un bonheur pour moi ! Je comprend mieux pourquoi ceux qui ont voyagé avec l'UCPA en redemandent, car le confort qu'ils ont apporté fut un vrai plus pour un tel trajet. Ne pas avoir à nous préoccuper de la nourriture, de l'eau ou du logement, nous a permis de bien profiter du séjour, et des locaux. 

Je reviendrais avec plaisir au Maroc, un pays que j'ai énormément aimé, pour sa culture, son accueil, et son dépaysement. Hâte de voir Marakech, Casablanca, Fez, Essaouira, ou encore Chefchaouen. C'est un pays où l'inégalité sociale est présente et visible, mais aussi ouvert sur le monde. Du peu que j'en ai vu, c'est un coup de cœur absolu ! Je commence même à envisager de me programmer un itinéraire à travers le pays, et connait quelques personnes qui pourraient le faire avec moi ! 

Je pense que ce voyage m'a changé à jamais. Il m'a connecté avec le principe d'éco-tourisme et m'a ouvert au backpacking en pleine nature. J'ai envie de vivre d'autres aventures, ailleurs dans le monde. Et pourquoi pas, repartir avec mes compagnons de route de la team Mustafa ... vers un séjour authentique, humain, écolo, et culturel !!!

Aparté (2025) : la situation semble assez tendu au Maroc en ce moment ... peut être vaut-il mieux attendre avant d'y revenir. Je ne pense pas que des touristes soient en danger là-bas, mais est-ce qu'un nouveau séjour serait toujours en accord avec mes valeurs ? Est-ce qu'un trajet sur place aurait une incidence pour un camp ou l'autre ? Comment savoir quel impact aura ce projet ? Vais-je involontairement aggraver la situation en jouant les touristes ? A méditer ...

Bilan :

a group of people standing on top of a rug

BONUS : 

Vous voulez découvrir la musique marocaine ? Voici une playlist rien que pour vous : 

https://www.youtube.com/watch?v=F_y16U_je_8&list=RDQMzzBooHmmdaU&index=10

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Remerciement :

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Je tiens à remercier officiellement chaque voyageur et voyageuse de ce treck. Chacun à votre manière, vous avez embelli ce voyage. Alors je le redit, au cas où, vous l'auriez zappé ... Merci infiniment !!! Merci pour vos conseils, votre bonne humeur, votre humour, votre savoir, votre présence, votre aide, et vos photos !

Il y a beaucoup de moments qui n'auraient pas eu d'illustration visuelle sans vos précieuses images, alors merci de m'avoir autorisé à les utiliser ici ! Vous pouvez évidement faire de même avec les miennes, si le cœur vous en dit. Si vous voulez une version non floutée de mes photo, dites le moi ... Je garde des copies non retouchées avec moi !

J'ai hâte de vous recroiser sur de prochains voyages, en attendant prenez soin de vous et à bientôt, pour de nouvelles aventures.

PS : Et un merci tout particulier à Nadia, sans qui je n'aurais jamais fait ce voyage ! C'était génial.